Commune de Denting
Accès : D25 entre Boucheporn et Boulay, dans le virage à proximité de Momerstroff
Accès libre jusqu’à la stèle via le chemin pédagogique.
Visite guidée sur réservation.
Le Camp du Ban Saint-Jean est situé sur le ban de la commune de Denting, à 5 km de Boulay-Moselle, sur une superficie de 88 hectares. Depuis 2004, l’Association Franco-Ukrainienne (AFU) milite pour sa réhabilitation et la sauvegarde de la mémoire des victimes.
L’histoire du camp
Le camp du Ban Saint-Jean, inscrit dans la stratégie de la Ligne Maginot, est un camp de sureté, en retrait des fortifications de la Ligne Maginot, destiné à récupérer les blessés en cas d’accrochages avec l’ennemi, et à alimenter en hommes frais les équipages des forts. Il est inauguré en 1937 et héberge le 146ème Régiment d’Infanterie des Forteresses (R.I.F.) dans des structures neuves, modernes et fonctionnelles.
Après la drôle de guerre et l’annexion de la Moselle au Reich, ce camp sera pendant quelques mois un lieu de détention pour les prisonniers militaires français. Avec l’arrivée massive des prisonniers slaves au front de l’Est, il devient officiellement Zweiglager (un camp annexe) du Stalag XII F dont le siège était à Forbach.
L’opération Barbarossa
Le 22 juin 1941, Hitler rompt le pacte de non-agression signé avec Molotov et envahit l’Union Soviétique. Les Ukrainiens, candides, sont faits prisonniers par centaines de milliers.
L’extermination des sous-hommes slaves étant programmée, il s’agit au préalable de les exploiter au maximum comme main d’œuvre dans les mines de fer et de charbon de Moselle. Après un voyage interminable depuis l’Ukraine et ensuite depuis toute l’Union Soviétique, ils sont débarqués de leurs wagons à bestiaux en gare de Boulay dans un état de délabrement physique pitoyable.
Spectacle de désolation souvent évoqué par les témoins : ces cortèges de morts-vivants rallient à pied le camp du Ban Saint-Jean (5 km). Les plus faibles sont immédiatement dirigés vers le pseudo-hôpital de campagne de Boulay (3600 victimes reposent dans une partie de l’ancien cimetière israélite profané et réquisitionné). Les autres sont parqués au Ban Saint-Jean qui verra transiter de 1941 à 1944 plus de 300 000 prisonniers soviétiques avant dispersion vers les mines de fer ou de charbon. Les conditions d’acheminement, la pénibilité du travail et l’absence de nourriture vont entraîner une mortalité très élevée.
A la Libération (fin novembre 1944), les survivants et la communauté ukrainienne de l’Est de la France s’évertuent à médiatiser le drame du B.S.J. En novembre 1945, une commission mixte, civile et militaire, française et soviétique, se retrouve au B.S.J. pour enquête. On compte alors officiellement 204 fosses communes et les exhumations pratiquées dans quelques fosses permettent de dénombrer jusqu’à 120 victimes par fosse. Les quatre quotidiens de l’époque affichent unanimement plus de 20 000 victimes au B.S.J.